holly shit. why are u here ? wtf.

AUS&TED

Se "réveiller" le matin, la tête encore dans le cul. Il faut le dire. Se lever avec toutes les forces qu'on possède si tôt. Ouvrir petit à petit les yeux en se disant qu'il est horriblement tôt mais que l'école nous attend. Reposer sa tête sur le coussin en criant ''MEEEEEEEEERDE'' juste parce qu'on a envie de redormir, encore et encore, des heures entières. Essayer de se mettre debout en traînant les pieds, se grattant le dos et se passant de l'eau froide sur le visage pour enfin pouvoir contempler à quoi point je suis mal réveillé.
ça, c'était mon quotidien. Ce qu'il se passe tous les matins depuis maintenant... dix neuf ans. C'était exactement la vie que je menais dès l'aube. C'était fatiguant, lassant c'était... la période scolaire.

Yep, en effet, il fallait, comme tous les jours, que j'aille en cours.. raaah. Quelle vie de merde n'empêche. En général, c'est dans ces moments que la petite voix dans ta tête qui te permet te penser te fait raisonner en disant "Pense à tous ces gens qui n'ont pas la chance, l'opportunité, l'argent, la force de pouvoir aller à l'école". C'est juste LA phrase qui donne envie d'aller te pendre pour le malheur des autres.

Enfin bref. C'était donc un jour normal, un jour plutôt ensoleillé, assez agréable même si c'est pour aller bosser ou aller à l'école. Je m'habillais en vitesse, me préparait encore plus vite et mangeais telle une fusée. J'étais sorti vingt minutes après m'être ''réveillé''. Mais là n'est pas le plus important car je dus quand même courir jusqu'au bahut car avec mon horloge biologique tellement minable... voilà, la fin de la phrase se laisse deviner. Je courais comme jamais, me disant que mes cours de gym servaient finalement quand même à quelque chose. Je me dépêchais. Mais j'étais quand même arrivé en retard. Alors je dus faire signer mon cahier avec les retards. Ce qui m'a pris pas mal de temps connaissant les éducateurs qui eux, sont lents comme des escargots pour faire une trace débile au bic dans un cahier tout déchiré. J'avais cours avec mon professeur de français. Il m'aimait bien, mon retard devrait passer légèrement inaperçu. Je sprintais encore comme un imbécile dans les couloirs de l'école qui demeuraient vides depuis maintenant cinq minutes, et j'étais à quelques secondes de rentrer en classe. Je frappai à la porte et je rentrai après avoir entendu le ''ouiiii?'' de mon professeur. Je veillai à fermer délicatement la porte, je levai la tête un instant, cherchant une place libre pour m'asseoir, mes potes criaient comme des singes enragés avec leurs ''weuuuuh Austin il est en retard weuuuuuuh'' (=voix de yanis).
Je tournai un instant ma tête, me trouvant désormais face à la seule place assise restante et là, je vis... tête levée... me regardant les yeux écarquillés ou presque.... Teddy....

J'étais assis à côté d'elle, je n'eus pas d'autre choix. Même si tout le monde avait remarqué mon bug lorsque j'étais debout, la bouche entre-ouverte de la retrouver là, et les yeux écarquillés ou presque à mon tour également. J'étais choqué de la retrouver là, je n'en revenais pas. Je ne lui dis pas un mot, je ne me tournai pas vers elle, j'étais juste assis à trois centimètres d'elle. Au milieu de la classe.

teddy&austin

Le plus difficile, le matin, c'est se lever. Je parle en général, bien sûr. Que ce soit en week-end ou pas, bouger de son lit est toujours est une épreuve que je dois surmonter, ou du moins essayer. La plupart du temps, je me sens tellement faible, et je ne veux en aucun cas faire des efforts pour me réveiller. Pour moi, me lever était quelque chose de rare. Très rare. Mon lit, c'était mon meilleur ami, je vous jure. Je l'aimais tellement fort. Ouvrir les yeux était la seconde étape pour que ma journée commence enfin, la journée de cours. Bien sûr, comme tous les matins, je me levais en retard. C'était une chose à laquelle les profs s'étaient habitués. Ils ne se posaient même plus aucune question lorsqu'ils faisaient l'appel et que je n'étais pas là. Directement, ils signaient d'un petit zéro dans leur carnet pour montrer que j'étais absente, ça faisait beau les dix mille zéros dans mon bulletin. Ça l'embellissait, en quelques sortes, surtout avec le rouge qui accompagne tout ça. C'était tellement beau que je croyais que le rouge était un bout de tomate séché. Mais à tous mes retards, je trouvais une excuse plus ou moins valable pour les justifier. Bien sûr, quelques fois ce n'était pas crédible, mais ces gens, à ce lycée, ils sont tellement cons qu'ils goberaient même si je leur disais que j'étais en retard parce que je me suis faite violer dans des ruelles avant de venir. Quoique, c'est une possibilité envisageable, à Rio, on sait jamais ce qui peut arriver. Je me levais, encore une fois, en retard, enfin, moins que d'habitude. Mon organisme avait un réveil déréglé certes. Je me dépêchais comme jamais je l'avais fait, je courais, maquillée à la va-vite. Et c'est là que je bénis les cours de sports qui, hallelujah, m'a servie, une fois dans ma vie. Même si j'étais une merde en sport, j'avais jamais couru aussi vite. L'école était à quelques mètres, pas très loin, enfin, si je cours, ça me paraît être à proximité, genre à même pas deux pas. Et quand j'arrive, j'suis limite rouge tellement j'ai couru, je suis toute transpirante, on dirait que je viens de faire une course ou un cross, quoiqu'on s'en fout, c'est pareil. C'était tellement sexy quand je frappais à la porte, genre j'en pouvais plus en disant "désolée d'être en retard." Même si, proprement dit, je suis pas désolée, c'est de leur faute si on est en retard, ils ont qu'à foutre les heures d'école plus tard. Enfin, je me comprends. Donc, revenant à nos moutons, ouais les pauvres moutons, je courais dans les couloirs comme une folle, manquant de me casser la gueule à cause du sol trop glissant. Ouais, les ballerines c'est pas le top, j'avoue. J'oubliais même de frapper à la porte et en criant comme une dingue de m'excuser. Ma prof relevait un sourcil du genre "ah ouais, ok, je vois." puis, avec un léger sourire provoquant, je m'avançais pour aller m'asseoir sur un banc au fond, un libre.

(c) Myuu.BANG!

Spoiler:

AUS&TED

Elle n'avait même pas ou à peine remarqué ma présence. À vrai dire, ça me vexait un peu. J'avais envie d'oublier les autres élèves, de lui lever la tête et de l'embrasser passionnément. Au moins elle aurait senti que j'étais là. Mais en même temps, je n'allais pas le faire. Premièrement pour ne pas passer pour un idiot, deuxièmement parce qu'il y avait d'autres élèves, et troisièmement parce que j'étais en couple et que Teddy, c'était une histoire ancienne même si ça ne s'est pas terminé avec le sourire aux lèvres. Elle ne tournait pas la tête de sa feuille, elle n'avait même pas remarqué que j'étais à côté d'elle, ça m'énervait. Malgré tout, Teddy était une personne très importante dans ma vie même si je ne voulais lui montrer. Malheureusement je ne lui ai jamais montré même quand on sortait ensemble. Jamais je n'ai su lui dire 'je t'aime' même si c'était le gars, évidemment que j'étais amoureux d'elle et même étant en couple avec Aylina que j'aime à la folie, il me reste un petit peu de sentiments pour Ted. C'est mon ex, et on ressent toujours quelques sentiments lorsqu'on parle des exs.. C'est normal. Enfin bref, comme nous étions au fond de la classe, dans la rangée du milieu plus précisément, même si j'avoue que ça, on s'en fout pas mal, je voulais lui faire lever le nez de sa feuille pour me parler. Teddy-Lou avait toujours été une élève assez studieuse, contrairement à moi, j'étais plutôt du genre fouteur de merde en fait.. Le genre de mec qui fait des blagues et que le prof déteste. Je voulus prendre un stylo dans sa trousse afin qu'elle se retourne et se rende compte que j'étais là. Mais elle s'en foutait complètement, elle n'avait même pas remarqué que j'avais emprunté son foutu stylo à la con.

Après de multiples tentatives d'appels à Ted, je finis par m'énerver.
- EH MAIS REGARDE MOI PUTAIN J'SUIS LA TEDDY.

... oh le con...

Tout le monde m'avait entendu, et cette fois, c'est moi qui ne levait plus le nez de ma feuille.

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